Formes hermitiennes
K désigne soit le corps $\mathbb{R}$ des nombres réels, soit le corps $\mathbb{C}$ des nombres complexes. E désigne un K-espace vectoriel. Pour tout scalaire λ, $\overline{λ}$ désigne soit le réel λ lui-même si K=$\mathbb{R}$, soit le complexe conjugué de λ si K=$\mathbb{C}$.
Avec ces conventions nous pouvons donner notre première définition :
- (x+x'|y)=(x|y)+(x'|y)
- (x|y+y')=(x|y)+(x|y')
- (λx|y)=λ(x|y)
- (x|λy)=$\overline{λ}$(x|y)
- $(y|x)=\overline{(x|y)}$
Remarquons que dans le cas réel, les formes hermitiennes sont tout simplement les formes bilinéaires symétriques. Remarquons aussi que dans le cas complexe les formes hermitiennes sont les formes sesquilinéaires possédant en plus la propriété 5.
Exemples
- Soit E un espace de dimension finie sur K et (a1,...,an) une base de E. Soit (|) une forme hermitienne sur E et posant αi,j=(ai|aj). Soient enfin $x=\sum_{i=1}^{n}\xi_{i}a_{i}$ et $y=\sum_{i=1}^{n}\eta_{i}a_{i}$ deux vecteurs de E. Un rapide calcul montre que $(x|y)=\sum_{i,j}^{ }\alpha _{i,j}\xi _{i}\overline{\eta _{j}}$ et que toute expression de ce type fournit une forme hermitienne sur E.
- Soit E l'espace vectoriel des fonctions continues sur [a,b], $(f|g)=\int_{a}^{b}f(t)g(t)dt$ définit une forme hermitienne sur E.
Orthogonalité
La relation est évidemment symétrique. On remarquera que le vecteur nul est orthogonal à tout vecteur de E. Mais deux vecteurs peuvent être orthogonaux sans que l'un des deux soit nul par exemple sur $\mathbb{R}$2 avec la forme (x|y)=x1y1+x2y2 les deux vecteurs (1,0 et (0,1) sont orthogonaux.
Ceci se vérifie immédiatement sur les définitions.
Formes hermitiennes positives
La forme donnée plus haut en second exemple est positive.
Si (|) est une forme hermitienne positive alors :
$\left | \left ( x|y \right ) \right |^{2}\leqslant \left ( x|x \right )\left ( y|y \right )$ pour tout couple de vecteurs (x,y) ∈ E2.
a+b$\overline{λ}$+$\overline{b}$λ+cλ$\overline{λ}$≥0 ; en remplaçant λ par -b/c on obtient l'inégalité.
Un raisonnement analogue s'applique dans le cas où c=0, a≠0.
Enfin, si a=c=0, la substitution λ=-b conduit à -2$b$$\overline{b}$≥0 c'est à dire b=0.
f(x,x)>0 ∀ x≠0 dans E.
En effet, (x|x)=0 implique, d'après Cauchy-Schwarz, que (x|y)=0 pour tout y∈E.
Si (|) est une forme hermitienne positive, alors :
$\sqrt{\left ( x+y|x+y \right )}\leqslant \sqrt{(x|x)}+\sqrt{\left ( y|y \right )}$
pour tout couple de vecteurs (x,y) de E2.
Comme
$(x+y|x+y)=(x|x)+(x|y)+\overline{(x|y)}+(y|y)$
L'inégalité est équivalente à :
2$\mathfrak{R}$e $(x|y)$=$(x|y)$+$\overline{(x|y)}$≤2$\sqrt{(x|x)(y|y)}$
qui résulte de Cauchy-Schwarz.
Produit scalaire
Il résulte immédiatement de cette définition et des résultats qui précèdent que :
$x\rightarrow ^{\sqrt{\left ( x|x \right )}}$ est une norme sur E, faisant de E un espace normé.
Dans un espace pré-hilbertien, si x et y sont des vecteurs orthogonaux on a :
$\left \| x+y \right \|^{2}=\left \| x \right \|^{2}+\left \| y \right \|^{2}$
Cela résulte simplement de la définition de la norme et de l'orthogonalité.
||x+y||2+||x-y||2=2||x||2 + 2||y||2
La preuve est immédiate elle résulte des propriétés du produit scalaire.
Voici une illustration empruntée à Wikipédia:
Les exemples les plus simples et les plus classiques sont:
- L'espace ℝn avec le produit scalaire $\left ( x|y \right )=\sum_{i=1}^{n}x_{i}y_{i}$
- L'espace ℂn avec le produit scalaire $\left ( x|y \right )=\sum_{i=1}^{n}x_{i}\overline{y_{i}}$
- L'espace E des fonctions continues sur l'intervalle [a,b], à valeurs réelles, avec le produit scalaire $\left ( f|g \right )=\int_{a}^{b}f\left ( t \right )g\left ( t \right )dt$
Les deux premiers correspondent à des espaces de dimension finie, ce qui n'est pas le cas du troisième.