Applications du théorème de Stone-Weierstrass

Dans le théorème de Stone-Weierstrass prenons pour E une partie compacte quelconque de ℝn, et pour A l'algèbre des restrictions à E des polynômes par rapport aux n coordonnées.
La condition de séparation est satisfaite, puisque pour deux points distincts de ℝn au moins l'une des coordonnées à des valeurs différentes. On retrouve donc le théorème de Weierstrass sous sa forme initiale.

Toute fonction continue sur une partie compacte E de ℝn, à valeurs réelles, est la limite d'une suite de polynômes qui converge uniformément dans E.

Prenons maintenant pour E l'intervalle [0,1] et considérons les fonctions continues à valeurs complexes, périodiques de période 1. Prenons pour A l'algèbre complexe constituée par les polynômes trigonométriques, c'est à dire les combinaisons linéaires des fonctions e2πint pour n∈ℤ.
Ces polynômes trigonométriques sont donc les fonctions pouvant s'écrire $\sum_{k=-n}^{n}c_{k}e^{2\pi ikt}$. Comme la fonction e2πit sépare les points, les conditions de ce théorème sont vérifiées, donc :

Toute fonction continue, périodique de période 1 et à valeurs complexes est la limite d'une suite de polynômes trigonométriques qui converge uniformément dans ℝ.

Il en résulte que :

Dans l'espace pré-hilbertien des fonctions continues et périodique de période 1, avec le produit scalaire $(f|g)=\int_{0}^{1}f(t)\overline{g(t)}dt$ les fonctions (e2πit)n∈ℤ forment un système total, donc une base orthonormale.
Sur cet espace on distingue les deux normes suivantes :
La norme du sup $$\left \| f \right \|_{\infty }=sup_{t\in [0,1]}\left | f(t) \right |$$
La norme issue du produit scalaire $$\left \| f \right \|_{2 }=\sqrt{\int_{0}^{1}\left | f(t) \right |^{2}dt}$$
Or il est clair que toute suite convergente pour la première norme converge aussi pour la seconde.
On vérifie en outre immédiatement que c'est un système orthogonal.

Si E est un espace métrique compact, les espaces $\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$ et $\mathfrak{C}_{\mathbb{C}}(E)$ sont séparables.
Comme $\mathfrak{C}_{\mathbb{C}}(E)$ est la somme directe topologique de $\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$ et $i\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$, il suffit de faire la démonstration pour $\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$.
Soit (Un) une base dénombrable pour la topologie de E, et pour tout n nous posons gn(t)=d(t,E-Un)
Les monômes $g_{1}^{k_{1}}g_{2}^{k_{2}}...g_{n}^{k_{n}}$ forment aussi un ensemble dénombrable (hn), et l'espace vbectoriel A engendré par les hn est la sous-algèbre de $\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$ engendrée par les gn.
Si l'on prouve que A est dense dans $\mathfrak{C}_{\mathbb{R}}(E)$ la démonstration sera terminée. mais il nous suffit d'appliquer le théorème de Stone-Weierstrass en remarquant que la famille (gn) sépare les points. Or si x≠y il existe un Un tel que x∈Un et y∉Un et par définition gn(x)≠0 et gn(y)=0.

Exercices

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